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Ordre royal des Deux-Siciles « Reale ordine delle Due Sicilie »
Lorsque Napoléon Ier donne à son frère Joseph Bonaparte le royaume de Naples, il l'autorise à créer cet Ordre. L'ordre est fondé par le roi de Naples, le , comme un moyen de récompenser les plus courageux parmi ceux qui avaient aidé les troupes de l'Empereur à la « libération » du pays, ou ceux qui ont rendu d'importants services à l'État.
L'ordre était à l'origine divisé en trois classes. Le nombre maximum de membres était fixé à :
Joseph abdiqua pour prendre la couronne d'Espagne et fut remplacé par son beau-frère Joachim Murat. L'un des premiers actes de son beau-frère fut de réformer l'ordre par un décret en date du , apportant quelques légères modifications aux statuts. De nouvelles classes sont ajoutées (on notera qu'il s'agit des mêmes classes que celles de l'ordre de la Légion d'honneur) :
grand-croix,
grand officier,
commandeur,
officier,
chevalier.
En 1815, à la suite de l'effondrement du régime napoléonien dans le sud de l'Italie, le roi Ferdinand Ier des Deux-Siciles rentra dans ses États en 1815. Des considérations politiques l'engagèrent à ne pas abolir l'ordre des Deux-Siciles, qu'un décret du 4 juin de la même année confirma.
Quatre ans plus tard, en 1819, le même Ferdinand IV abolit l'institution et la remplaça par l'ordre royal et militaire de Saint-Georges de la Réunion(it). Les chevaliers de l'ordre des Deux-Siciles qui étaient dans le service actif reçurent le nouvel ordre en remplacement de l'ancien.
L'insigne
Toutes les décorations sont en or, avec ruban bleu clair, quelques fois bleu un peu soutenu (on trouve aussi le ruban bleu-rouge-blanc-bleu). Les cinq branches sont émaillées de rouge. On rencontre des étoiles dont la cuisson fut mauvaise, et dont la couleur tire sur le violacé.
Sous Joseph Bonaparte
La décoration se composait d'une étoile d'or à cinq pointes, émaillée en rouge (rubis), portant :
au recto, au centre, dans un cercle émaillé de bleu clair, les armoiries de la Sicile (la Trinacrie, sur fond or), avec la devise latine en exergue « Sicil rex instituit » ou « Joseph Napoleon Sicil rex »,
au verso les armoiries de Naples (cheval cabré de sable sur fond d'or), avec l'inscription sur fond bleu clair « Pro Renovata patria ».
la plaque de grand'croix est en argent, avec un centre en or émaillé. Les deux couronnes sont enlacées et émaillées de vert dans une bordure d'émail bleu avec la légende « Joseph Neapoles Siciliarum rex instituit ».
Sous Joachim Murat
Murat, devenu roi de Naples et successeur de son beau-frère, en 1809, changea la légende de la face :
« Joachim Napoleo Sicil Rex » ;
la trinacrie fut remplacé par le portrait d'or du roi Joachim.
Sous Ferdinand Ier
Réduction de l'Ordre des Deux-Siciles époque Bourbonienne, revers.
Ordre royal des Deux-Siciles, époque Bourbonnienne, avers.
En parfaite harmonie avec le style napoléonien, l'insigne d'origine était surmontée par un aigle, que Ferdinand Ier fit remplacer par une d'une fleur de Lys et d'une couronne royale articulée. Ce roi imposa de nouveaux motifs et de nouvelles légendes, mais on remarque une grande diversité pour les motifs.
Légendes : A l'avers le cheval cabré ou courant (Naples), parfois sur une terrasse, parfois non. Sur les décoration en réduction il est représenté au-dessus ou à côté de la Trinacrie (Sicile). Au revers une fleur de lys qui rappelle la Maison de Bourbon.
Inscriptions : A l'avers :« Ferdinandus Borbonius utriusque Siciliae Rex P.F.A. », et au revers une : « Felicitati restituta X Kal., Jun. MDCCCXV. » Pour les décorations en réduction, les légendes sont abrégées de cette façon avers :“FELICITAT. REST. X. K. J. MDIIICXV”, revers : “FERDI. BORBO. UTRIUS. SICIL. R. P. F. A.”
Rétablissement de l'Ordre au XXIe siècle
Joachim Murat, 8e prince Murat a décidé de rétablir l'ordre royal des Deux-Siciles lors d'une cérémonie dans le cadre du Cercle de l'Union Interalliée, à Paris, le . Un certain nombre de personnalités françaises et étrangères ont été élevées au rang de chevalier ou de commandeur en cette occasion,.
Et la médaille d'honneur de Naples créée en faveur des habitants de la ville particulièrement dévoués à la couronne.
Bibliographie
Giacomo Bascapè, Marcello Del Piazzo, Insegni e simboli. Araldica pubblica e privata medievale e moderna, Rome, Ministero per i beni e le attività culturali, 2009. p. 901-916 (ISBN88-7125-159-8)
A.-L. d'Harmonville, Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou les tables de l'histoire : répertoire alphabétique de chronologie universelle..., A. Levasseur, (lire en ligne) ;
C. Bourdier, Les ordres français et les récompenses nationales, , 180 p. (lire en ligne) ;
↑Nicolas Viton de Saint-Allais, Histoire générale des ordres de chevalerie civils et militaires existant en Europe, p.18
↑Dictionnaire des dates, des faits, des lieux et des hommes historiques ou les tables de l'histoire : répertoire alphabétique de chronologie universelle... (lire en ligne)